Les mennonites de la Vallée

Origine des mennonites de la Vallée de la Bruche

(D’après un article de Marie-Thérèse Fischer)

Certains Réformateurs du 16ième siècle considéraient que le baptême des enfants n’était pas valide puisqu’il n’était pas un acte décidé par les intéressés. Ils furent qualifiés d’anabaptistes. Un mouvement vit le jour sous l’impulsion de Mennonites Simons, un curé hollandais, qui prônait un anabaptisme non-violent. Ses disciples devinrent alors des mennonites. Les premiers anabaptistes installés dans la principauté de Salm exploitaient une ferme à Plaine, trois familles étant déclarées à Bénaville en 1708. Toutefois, de nombreux suisses Bernois arrivent dans le Ban de la Roche protestant dès les années 1660.

Les mennonites s’installaient volontairement dans des lieux plutôt isolés selon leur principe de non-mondanité. Ils avaient la réputation d’excellents agriculteurs et éleveurs, et vivaient souvent à deux familles dans la même ferme afin d’en faciliter l’exploitation.

Lorsque Salm et Montbéliard furent rattachées à la France en 1793, les mennonites devinrent en théorie des citoyens à part entière, avec les mêmes droits, mais aussi les mêmes devoirs, que l’ensemble des Français. Les mennonites ont pu trouver des accords pour ne pas avoir à porter les armes. Le , la Convention leur donna le droit d’occuper des postes qui ne nécessitaient pas d’armes au sein de l’armée. Un chêne fut alors planté à Salm pour commémorer l’événement.

Le problème n’était pas seulement le port des armes, mais aussi l’ouverture au monde que provoquait le service militaire, mettant l’identité des mennonites en péril. Afin de détourner le danger, beaucoup de familles choisirent d’émigrer. Les autres durent donc s’adapter. Au 19e siècle, les mennonites restés en Alsace, après une nouvelle vague d’émigration aux États-Unis, commencèrent à se fondre dans la société. La tolérance envers les mennonites s’accrut, ceux-ci pouvant enfin disposer de leurs propres cimetières, reconnaissables dans la vallée de la Bruche par leurs stèles pourvues d’un resserrement au « cou » et ornées d’un cœur élargi ou d’une rosace-étoile. Le cimetière mennonite de Salm fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis 1984.

Les mennonites en France seraient environ de 2 500 baptisés, et l’Alsace compte le plus grand nombre d’églises mennonites, soit 11 sur 31 recensées au niveau national.