STEINHEIL

L’histoire du textile dans la vallée de la Bruche, remonte aux dernières années du XVIIIème siècle. C’est I’industrie cotonnière qui est la première à prendre place à Schirmeck en 1795. Gustave Steinheil, homme politique et protestant,  laissera à la postérité l’image d’un grand industriel humaniste. En 2010, Gérard Atzenhoffer donne une conférence dans la salle du Royal à Rothau, dont voici l’introduction qui présente la situation dans la Vallée au 19ème siècle.

“… L’histoire commence il y a un peu plus de deux cents ans. Je vous propose d’imaginer Rothau quelques années après la Révolution alors que Napoléon Bonaparte préside aux destinées de la France En nombre d’habitants, c’était à peu près de la même taille qu’aujourd’hui, soit 1500. Mais il n’y avait alors encore ni train, ni électricité, ni téléphone, ni non plus, comme aujourd’hui, une route macadamisée reliant Strasbourg à Rothau et qui fait qu’aujourd’hui Rothau est le premier village entre Strasbourg et Saint-Dié. Une lettre du pasteur Oberlin à ses parents résidant à Strasbourg, nous apprend qu’il fallait 10 heures avec un char à bancs pour aller de Waldersbach à Strasbourg. Rapporté à Rothau, je pense que ce temps devait être d’au moins 8  heures

Les habitants de Rothau étaient dans leur grande majorité des gens qui vivaient chichement. Certains travaillaient dans les mines de fer ouvertes dans la forêt tout autour du village. D’autres étaient employés comme bûcheron par les propriétaires de ces mêmes forêts. Lorsque la saison le permettait, ils cultivaient leur petit lopin de terre pour en tirer de quoi nourrir leur famille ainsi que la vache ou la chèvre, leur unique richesse. En hiver, souvent famine menaçait, car si les maigres récoltes de l’automne avaient été mauvaises, les réserves d’aliments stockées dans la cave étaient vite, trop vite épuisées. Et de l’argent pour acheter de la nourriture, il n’y en avait pas. L’alcool faisait des ravages surtout dans la population masculine. Nous verrons plus loin que les statuts de la Caisse de Secours instituée par Steinheil excluaient les salariés nouvellement embauchés s’ils étaient âgés de 40 ans ou plus. 

Une quinzaine d’années avant la Révolution Française, vers 1770/75, un jeune pasteur,  Frédéric Oberlin, avait pris sesfonctions dans le village de Waldersbach. Il se désolait de cette situation d’extrême indigence. Aussi, pour essayer de réduire la misère de la population il a pris de nombreuses initiatives  dont une consista à faire gagner de l’argent aux pauvres familles paysannes en leur permettant travailler dans leurs moments d’inaction et donc plus particulièrement en hiver. Pour leur procurer ce travail rémunéré, il s’est entendu avec un industriel du textile de Ste Marie aux Mines, un certain Reber, spécialisé dans la filature, le tissage et la teinture du coton.  Sur l’insistance du pasteur, celui-ci accepta de placer chez les paysans volontaires des métiers à filer et à tisser. En contrepartie de leur production, l’entrepreneur leur payait ensuite un salaire. A l’instar des villageois de Waldersbach et alentours, beaucoup de Rothauquois ont également accepté de faire ce genre de travail et ont ainsi pu bénéficier d’appréciables et appréciées rentrées d’argent. / …

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