Une eau si précieuse

L’année 2022 aura confirmé que l’eau devenait devenait d’autant plus précieuse que sa disponibilité devenait moins certaine … Une très faible pluviométrie succédant à un hiver sans neige fait craindre le prochain étiage, situation partagée par de nombreux pays. Au niveau national, Météo France estime le déficit pluviométrique moyen du mois de juillet à 84 %. Enfin, les fortes chaleurs, propices à l’évaporation de l’eau, ont aggravé la situation. Avec l’évaporation à partir des sols et via la végétation, la sécheresse des sols va beaucoup augmenter, alors que le volume total des pluies devrait croître, avec des pluies d’hiver plus abondantes pouvant être à l’origine de crues et d’inondations.

Notre système de gestion de l’eau n’est plus adapté aux contraintes météo et hydrologiques actuelles, la loi sur l’eau qui date de 1964 ayant pour volonté de satisfaire tous les usages. Aujourd’hui des arbitrages difficiles sont nécessaires.

L’agriculture consomme près de 45 % de la ressource en eau, ce qui implique des adaptations en tenant compte des impacts économiques.

Quant aux usages domestiques, ils représentent 20 % de la consommation d’eau. Est-il nécessaire de jouer au golf au mois de juillet et de laver sa voiture chaque semaine ?

Les cycles de l’eau

Le Grand Cycle de l’Eau

C’est le cycle naturel :

  • Evaporation : Sous l’action du soleil, une partie de l’eau de mer s’évapore. La voici sous forme de vapeur d’eau. En rencontrant des températures plus basses, cette dernière subit un phénomène de condensation. Elle se condense en fines gouttelettes formant les nuages. Avec les vents, ces nuages arrivent au-dessus des continents où ils s’ajoutent à ceux déjà formés.

  • Évapotranspiration : Les gouttelettes grossissent et finissent par tomber sous forme de pluie ou de neige, c’est l’étape des précipitations. Une partie de l’eau de ces précipitations repart plus ou moins rapidement dans l’atmosphère, soit en s’évaporant directement, soit du fait de la transpiration des végétaux et des animaux.

  • Ruissellement : Enfin, c’est le temps du ruissellement et des infiltrations. Une partie de l’eau ruisselle sur le sol jusqu’aux rivièresfleuves et océans, l’autre partie s’infiltre dans les nappes phréatiques.

  • Infiltration : L’eau infiltrée dans le sol est stockée en partie dans des nappes. Cette eau finira aussi par retourner à la mer, à beaucoup plus longue échéance, par le biais des cours d’eau que ces nappes alimentent.

Le Petit Cycle de l’Eau

 

C’est le cycle domestique : processus impliquant de prélever l’eau dans les milieux, la rendre potable, la distribuer, puis, après son utilisation, la collecter, la dépolluer et la rejeter dans la nature.

La gestion du petit cycle de l’eau est assurée par les services publics d’eau et d’assainissement de la responsabilité des collectivités locales. Cette gestion couvre deux missions : d’une part l’alimentation en eau potable, d’autre part l’assainissement des eaux usées. C’est ce qui explique que l’eau ait un coût : les missions assurées par ces services génèrent des investissements et des frais de fonctionnement pour la collectivité, qui sont payés par les usagers de l’eau.

L’eau est prélevée dans le milieu naturel (3 sources pour Urmatt). C’est de l’eau “brute” qui est stockée dans un réservoir. Puis l’eau brute fait l’objet d’un traitement de potabilisation, filtration et désinfection, et devient eau qualifiée de potable. Elle est ensuite distribuée par un réseau de canalisations sous pression.

Seule une partie de l’eau utilisée est réellement consommée : ce sont les eaux de boisson et de cuisine. Les eaux ménagères (déchets de cuisine, lave-vaisselle, lessives, etc.) et les eaux vannes (toilettes) constituent les eaux usées (utilisées mais non consommées). Elles sont collectées par un réseau dédié pour être épurées dans des stations d’épuration. Les eaux propres sont ensuite rejetées dans les milieux naturels, le plus  souvent  les rivières.

Pour les habitations situées à trop grande distance d’un réseau de collecte des eaux usées, l’assainissement peut être autonome : les habitations sont directement équipées d’un dispositif d’assainissement des eaux usées, au lieu d’envoyer leurs eaux en station de traitement.

Protéger la ressource en eau

Protéger la ressource, en qualité et en quantité est devenu une priorité.

Sait-on que :

  • 97% de l’eau est salée, contre seulement 3% d’eau douce

  • l’eau disponible pour l’Homme représente moins de 1% du volume total

  • 70% de l’eau douce se trouve sous forme de glace en Antarctique.

Mieux gérer sa consommation d’eau

La consommation d’eau par habitant est d’environ 150 litres par jour, dont seulement 1 % est bu. La consommation d’eau a été multipliée par 6 en un siècle. Les ressources en eau diminuent alors que leur gaspillage augmente. En adoptant certains comportements au quotidien, on peut limiter ce gaspillage.

  • Récupérer les eaux usées, comme l’eau de lavage des légumes pour arroser les plantes d’intérieur.

  • Economiser l’eau dans la salle de bain, par exemple en privilégiant les douches courtes. Un robinet laissé ouvert pendant le brossage de dents entraîne chaque fois le gaspillage d’1 à 2 litres d’eau, soit environ 1 000 litres par an.

  • Contrôler son compteur d’eau avant et après une période d’absence. Cela permet de repérer facilement la présence de fuites. 

  • Penser à installer un limiteur de fuites : il ferme l’arrivée d’eau en cas de rupture subite d’une conduite d’eau. En cas de perte systématique (un robinet qui fuit), le système ferme l’arrivée au bout d’un certain temps.

  • Installer un limiteur de débit en combinaison avec un mousseur.

  • Installer un réservoir de toilettes avec une double chasse

  • Lavage des voitures : une station de lavage est équipée de circuits d’évacuation qui permettent d’économiser environ 200 litres d’eau. Sinon privilégier l’utilisation de seaux d’eau à celle d’un tuyau d’arrosage.

  • Récupération des eaux de pluie pour le jardin, le nettoyage, lavage des voitures, …

En réduisant la consommation d’eau, nous diminuons les besoins en matière de traitement de l’eau, ce qui permet de limiter la construction de nouveaux ouvrages de captage, d’épuration et de distribution. Un accroissement de la consommation nous pousserait à aller chercher des ressources de moins bonne qualité.